Ce que dit la Genèse…
Une nourriture d’avant Noé
par Priscille de Poncins, inspirée du théologien André Wénin
(texte paru dans les pages spiritualité du Pèlerin en mars 2013)
Dans le jardin d’Eden, Dieu a ordonné à la fois aux humains et aux animaux de consommer des aliments végétaux (Gen. 1, 29-31). De plus Isaïe en 11, 1-9, annonce un monde où tous les vivants coexistent pacifiquement (le loup habitera avec l’agneau…). A ce titre, l’alimentation végétarienne est signe précurseur du projet divin d’un monde réconcilié. Mais alors pourquoi Dieu donna-t-il la permission à Noé de manger de la viande (Gen. 9,2-4)? Dieu prend en compte la réalité de la violence imprévue initialement qui est aussi la cause du déluge. Dieu, dans un premier temps ouvre un espace à cette violence : désormais, les humains mangeront de tout en tuant les animaux et consommeront même la verdure d’herbe leur étant initialement réservée (Gen 1, 30). Mais par la suite, Dieu énoncera des lois pour structurer l’humain :celui-ci pourra consommer la chair, mais pas le sang, car c’est là le siège et le symbole de la vie. Après cela Dieu soulignera que lors de l’agression d’un d’une violence contre un être humain ( Gn 9, 5), Il sera toujours solidaire de la victime et demandera des comptes à son agresseur. Et Il évoque trois possibilités; : une bête tue un être humain ; un humain en tue un autre ; un humain tue son frère. Alors, comme chez Caïn, n’est ce pas que l’animalité a pris le dessus en l’humain l’homme ? Pour conclure, Dieu déclarera (Gn 9, 6a) : « Qui répand le sang de l’homme pour par l’homme son sang sera répandu. » – Première énonciation de la loi du talion, loi qui tentait de limiter la violence dans le monde cruel de l’époque. Au terme de cette pédagogie, la douceur se révèle comme le projet ultime de Dieu pour l’homme (Gn 9, 6b).
Prions pour que l’humanité, à l’image de Dieu, redécouvre un rapport plus pacifiée avec les animaux!