Le partage -1-
Se contenter de notre « juste part » pour un juste partage des ressources de la planète,
par Gilbert Landais.
Quoi de plus naturel que de faire le lien entre le Carême et la sauvegarde de la planète ! En effet, la sobriété et le partage rejoignent très précisément les défis écologiques. Plutôt que de continuer à dilapider les ressources de la planète, comme nous le faisons maintenant, il nous faut apprendre à nous contenter de notre “juste part”. C’est vrai pour l’alimentation, notamment en modérant notre consommation de viande qui, au fil des années, est devenue excessive (voir pages “Pourquoi”), ou encore en choisissant des produits locaux et de saison. Mais, comme nous le verrons plus loin, la sobriété concerne également d’autres domaines comme les transports, le logement et l’achat de divers biens de consommations.
Quant au partage, il s’agit d’un enjeu écologique majeur. Car, s’il est vrai que l’empreinte écologique de l’humanité est globalement très excessive, on observe une grande disparité des situations. En effet, pour soutenir le mode de vie d’un américain, il faudrait 5 planètes alors que, pour celui d’un indien, il en suffit de 0,4. C’est donc dans un esprit de solidarité que nous, habitants de pays dits développés, devons nous efforcer de réduire notre consommation de ressources naturelles. Ainsi, nous œuvrerons à la préservation des conditions de vie des habitants des régions pauvres de la planète et des générations futures.
Agir pour être dans la “juste part”
Dans un premier temps, essayons de déterminer, dans quel domaine nous avons le plus de progrès à réaliser. Pour ce faire, nous pouvons nous aider d’un calculateur d’empreinte écologique ou de bilan carbone sur Internet, tels que celui du WWF, du Coach carbone, du Bilan carbone, de Passerelle Eco.
Nous serons en mesure ensuite de traduire en actes notre volonté de nous contenter de notre juste part.
Exemples concernant l’alimentation :
– limiter notre consommation de viande et de poisson (bien sûr !),
– consommer des produits de saisons et locaux,
– ne pas jeter de nourriture,
Exemples dans le domaine du transport :
– éviter les déplacements sur de longues distances (et particulièrement en avion),
– privilégier la marche à pied et le vélo pour les courses de proximité,
Exemples relatifs aux biens de consommation :
– ne pas acheter un appareil ou un équipement électronique dont nous n’avons pas vraiment besoin ou si le modèle dont nous disposons déjà peut encore faire l’affaire (quitte éventuellement à payer une réparation),
– louer, emprunter ou acheter à plusieurs quand c’est possible,
– partager la lecture de journaux avec d’autres personnes,
– mettre un autocollant ou une affichette « Stop Pub » sur notre boîte aux lettres.
Vers une sobriété heureuse
Choisir la sobriété n’est pas vivre dans la tristesse et l’austérité. Au contraire, c’est un chemin de bonheur, bonheur d’un rapport doux avec notre environnement naturel dans lequel on prélève avec parcimonie les ressources dont nous avons besoin, et joie d’accorder nos actes à notre intention de ne pas faire de tort aux autres habitants de la planète ni aux générations futures.
« Ne faites ni violence ni tort à personne ; et contentez-vous de votre solde » (Luc 3,10-14) dit le Christ aux soldats qui l’interrogent.
Il ne veut donc pas que nous soyons des « frustrés » mais des « contents » ! N’est-ce pas, en effet, la course au « toujours plus », la consommation effrénée qui nous laisse toujours insatisfaits ?
Dans la mesure où nos besoins vitaux sont satisfaits, savoir se « contenter de notre part » nous rend plus libres, reconnaissants pour les biens à notre disposition, disponibles pour se tourner vers nos frères et vers Dieu, le Père de toutes les créatures.